VoyaGe CuRe-yeuX

Voyager : une curieuse idée ? Non, une curiosité !

Suivez nos pas sages à travers ces lignes...

Qui qu'on est ?

NoM : Camille et Julien
PayS : France

Nous remercions vivement:
Elo et Mokë (GMCrew) pour votre illustration,
Alex (www.alex-athome.net) pour ta place sur la toile,
Camille (www.yagraph.org) pour ton aide technique.
Où qu'on va ?

Voici une carte de notre itinéraire prévisionnel:



Un matin...

- Hé Ju, réveilles-toi. C'est enfin l'heure du départ.
- Hmmm... Tu m'fais l'coup tous les matins, Cam !
- Oui, mais là, c'est la bonne ! Allez, on a dit au revoir à la famille, aux copains, on a casé les meubles et la bagnole, reste plus que le sac. t'en es où ?
- Ben je crois que c'est bon: j'ai réparti la tente, on a lavé nos 3 slips, on a les maillots de bain, les gants et les bonnets. Par contre, je retrouve pas mon passeport...
- Ah non, Julien ! Tu vas pas commencer ?!
- Bon ok, c'était du mauvais humour... Et les visas ? t'as regardé la boîte aux lettres ?
- Non, on le f'ra en partant, on passe devant. Et toi, t'es sûr de vouloir prendre ta gratte ? Je te préviens, je ne te la porte pas !
- Roh, c'est pas si encombrant... Regarde, j'ai même une petite place pour les chaussons de grimpe !
Allez monte, on prend la route !
mardi 16 février 2010
Le PLoNGeoN
Le Népal semble vouloir nous garder un peu plus longtemps... Le bureau de l'immigration est une maison comme les autres, le long de la route, a la différence qu'il est grand ouvert et vide. L'expérience acquise pour la formalité frontalière et le sens du devoir nous conseillent d'attendre l'officier parti en vélo chercher son fils à l'école.




Les policiers indiens nous accueillent en sourire et leur religion, postée elle aussi à la frontière, en musique.

www.littlecountry.net/kametju/blog/NePaLiNDe.mp3

Est-ce cette expérience du voyage ou notre esprit naïf et léger qui nous fait entrer dans ce pays immense, comme poussés au gré du vent, sans guide, sans carte, sans devise locale. Nous sommes confiants dans le bon sens de l'Inde.
C'est la première surprise : pas de guichet de change, pas de distributeur d'argent, aucune information claire. Juste assez de roupies népalaises, heureusement acceptées, pour rejoindre un hypothétique tire-billets et une petite prière, entendue, au Dieu des banques pour que la carte fonctionne !
Il ne nous reste plus qu'à trouver la direction... Cédric, Bénédicte et leur petit Timothé, copain anciennement collègue de boulot de Julien à Paris, habitent à Chandigarh et nous attendent.
On peut prendre pour commencer un bus vers Haridwar. Ca sonne bien et ce serait à 40 km, une heure tout au plus. Minuit, 11 heures de trajet et 320 km plus loin, nous débarquons à Haridwar, ville sacrée, en pleine Kumbh Mela.
Deuxième surprise et de très très très grande taille !!! Les vents étaient bons! Car la Kumbh Mela est une manifestation religieuse qui a lieu pendant 4 mois tous les 12 ans à Haridwar, avec quelques jours très importants dans le calendrier - pour en savoir davantage : fr.wikipedia.org/wiki/Kumbhamelâ -

Nous sommes le 12 février. Le 14 sont attendus plus d'un million de pèlerins, venant purifier leur corps et leur karma dans les eaux sacrées du Gange.













www.littlecountry.net/kametju/blog/HaRiDWaRSLoGaN.mp3
www.littlecountry.net/kametju/blog/HaRiDWaRZiK.mp3

C'est la date du premier bain royal, celle où les chefs spirituels et les sadhus viennent se rafraichir le karma dans le fleuve purificateur en de grandes processions cacophoniques...

www.littlecountry.net/kametju/blog/HaRiDWaRCaCoPHoNie.mp3




www.littlecountry.net/kametju/blog/HaRiDWaRFaNFaRe.mp3

...durant lesquelles il apparait clairement que certains gurus, qui vénèrent surtout l'argent, vivent dans le dénuement le plus total!!!





A cette occasion, la ville est bouclée et notre vaine tentative d'obtenir des pass photographes ne nous permet pas d'observer la scène du bain royal lui-meme.










Mais il y a tant d'autres curiosites. Nous succombons, nous-aussi, à la tentation de nettoyer nos âmes salies par tant d'années impies.
Ca ne fait pas si froid dans le dos qu'on le pense.





























Nous prenons même un certain plaisir à nous mêler à cette foule dont la ferveur nous ramène à Lhasa, quelques mois en arrière. On apprécie moins la bousculade hindoue et l'ambiance sonore épuisante, au calme et à la sérénité du bouddhisme tibétain. Mais notre fascination est la même.



Nous distinguons plusieurs populations.
Les pèlerins communs effectuent un pèlerinage commun qui consiste à venir à Haridwar et à fabriquer ce drôle d'objet qu'ils bénissent et remplissent d'eau sacrée.


















Typique de l'esthétique indienne...



Puis ils rentrent chez eux, à quelques centaines de kilomètres, à pied ou en courant. Un jeune s'apprête à faire 120 km en deux jours !!!









On les croise de jour comme de nuit, le long des routes, par milliers.




Il y a les dévots et leurs gurus, ceux pour lesquels nous avons une si bonne opinion et dont les pubs d'embrigadement sont placardées partout.















Enfin, parmi les sadhus, les naga sadhus sont ceux qui semblent venir d'un autre monde, nus, recouverts des cendres du feu sacré, les guerriers de Shiva, qui vivent de mendicité - pour les faux - et d'offrandes - pour les vrais -, qui pratiquent la méditation à grand renfort de hashish qu'ils fument dans les shilums, sortes de pipes en terre coniques et droites.

























De grands camps de tentes sont disperses tout autour de la ville, permettant d'abriter durant quelque temps toute cette population.


Terminons avec une visite du temple dedie a Shiva sur les hauteurs d'Haridwar:
www.littlecountry.net/kametju/blog/HaRiDWaRTeMPLe.mp3

Apres trois jours, on va s'aerer a 25 km de là.
www.littlecountry.net/kametju/blog/HaRiDWaRTuK-TuK.mp3

Nous connaissons de nom Rishikesh, autre lieu de pélerinage hindou et ville connue pour ses ashrams, lieux de retraite et d'apprentissage spirituels où l'on pratique la méditation ou le yoga.
www.littlecountry.net/kametju/blog/RiSHiKeSHZiK.mp3

Nous allons chercher un peu de calme après les bains de foule, au coeur de la ville loin des centres touristiques où s'entassent guesthouse, échoppes de bijoux et ashrams.











Chanteur rendant hommage aux dieux, devant une petite chapelle.
www.littlecountry.net/kametju/blog/RiSHiKeSHCHaNTeuR.mp3


Le soir, nous assistons à l'Aarti, prière qui permet, à l'aide d'une lampe à huile, de bénir les croyants au bord du Gange, sacré toujours. Il convient ensuite de laisser une offrande à la rivière, en déposant un bateau fait de feuille, rempli de fleurs, d'une flamme et d'un bâton d'encens.
www.littlecountry.net/kametju/blog/RiSHiKeSHaaRTi.mp3






















Nous quittons ces lieux sacres pour Chandigarh, ville construite par Le Corbusier, ne ressemblant en rien a l'Inde, où nous attend un peu de vie de famille et le plaisir d'etre dans un appartement de copains, comme a la maison !

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Posté par ju barbu à 14:42   Lire les 1 commentaires
... 4e DiMeNSioN ...
Posté par ju barbu à 13:57   Lire les 3 commentaires
mercredi 10 février 2010
CoNCLuSioN eT FiN
Notre sejour au Nepal touche a sa fin. Dans notre esprit debute le chemin du retour. Dans deux mois, la France ! La route de l'ouest nous menera a la frontiere indo-nepalaise au niveau de Mahendranagar.

Ce que nous considerons maintenant un peu comme une enquete sur le commerce equitable va aboutir a une conclusion apres trois nouvelles visites.

A Pokhara, Sarita va faire une livraison de 15 kg de cafe a leur partenaire Women's Skills Development Project. Initiative vieille de 25 annees, a l'origine d'une femme pour des femmes nepalaises, qui produisent des articles en coton type sacs ou objets du quotidien. Il y a 400 employees dont 350 viennent chercher les matieres premieres et travaillent a domicile, pouvant ainsi garder leurs enfants et s'occuper de leur foyer. Elles sont payees a la tache. Pour la premiere fois, nous avons un echo negatif d'une femme qui se plaint du salaire trop bas -3 600 npr soit 36 euros par mois- alors qu'elle est teinturiere a temps plein au siege, travail qu'elle trouve rude.


La transparence, un des criteres du commerce equitable. On en trouve en nepali pour les travailleurs et locaux, et en anglais pour les visiteurs.

L'atelier de teinture, chimique ou naturelle.

Atelier de tissage et parfois d'apprentissage.

Fabrication des bobines de fil.

Le materiel necessaire pour la confection.

A Tansen, petite bourgade au Sud de Pokhara. Une vieille ville aux jolies maisons en brique, fenetres de bois sculpte et aux rues trop etroites pour le trafic motorise. Un bruit, que l'on entend des le matin tres tot depuis notre chambre d'hotel, nous attire vers un batiment.


On y trouve majoritairement des femmes qui confectionnent des tissus aux motifs et couleurs traditionnels sur des metiers a tisser d'un systeme ingenieux et complique. Elles ne travaillent pas dans le cadre du commerce equitable.



Ces tissus traditionnels servent a fabriquer des chapeaux que portent les hommes de certaines ethnies, ou plus rarement des vetements.

Il y a deux methodes avec ce meme outil. La rapide et sportive permet, en effectuant toujours le meme geste, de fabriquer 4 a 5 metres par jour a 51 npr du metre, soit 5000 a 6000 npr par mois - 50-60 euros.
L'autre, plus lente car moins mecanique, donne 1 metre par jour a 149 npr par metre, soit entre 3500 et 4500 npr par mois. On est surpris car ce travail demande concentration, l'erreur est facile et il est pourtant moins bien paye.

Lors d'une rando, on prend aussi des photos cochonnes et de cul :


Enfin Butwal, ville proche de l'Inde ou se croisent la route qui vient de Pokhara et celle qui traverse le pays d'est en ouest. Nous rencontrons des producteurs d'objets en metal - cuivre ? -. Ils travaillent pour ACP, exclusivement, ce qui est un probleme et contraire a une des regles du commerce equitable. Elle est la suivante : ne pas acheter toute la production d'un regroupement d'artisans pour leur permettre de garder un reseau local. Nous sommes temoins du pourquoi du comment de cet engagement lorsque le fils du directeur, seul a parler anglais, nous fait etat de leur crainte quant a la baisse tres importante des commandes. Frappe par la crise, le groupement de 25 artisans n'en compte plus qu'une dizaine aujourd'hui. N'ayant pas d'autre clientele, ils sont totalement dependants d'ACP, donc de la demande occidentale en produits issus du commerce equitable. Nous sommes etonnes aussi de les voir oeuvrer assis par terre. Mais on realise que c'est dans leur culture. Ils faconnent le fer comme le font tous les artisans nepalais.


Une partie de l'atelier est couverte, mais tout est en exterieur. Heureusement vu le vacarme !!!


Nous sommes d'abord etonnes les voir oeuvrer assis par terre. Mais on realise que c'est dans leur culture. Ils faconnent le fer comme le font tous les artisans nepalais.

Certains semblent plus heureux que d'autres. Le regard de cet homme triste nous a beaucoup marque.

Suite a toutes ces rencontres au Nepal, notre vision du commerce equitable est positive sur plusieurs aspects. Un fait est important a noter : les salaires ne sont pas plus eleves, ce qui n'est pas un mal. Ainsi ce systeme ne cree pas de riches, ni de ruptures sociales. La reelle difference avec les travailleurs "normaux" reside dans les facilites d'acces ou d'aide a la sante, l'education ou encore dans les projets de developpement local. Lorsque vous adherez d'une maniere ou d'une autre au commerce equitable, vous ne participez pas a l'enrichissement d'une population consideree comme pauvre, mais bien a l'amelioration significative de leurs conditions de vie. Enfin, cela reste des initiatives locales, ce qui est necessaire au respect de leur culture. Il est grave que des occidentaux viennent leur dicter ce qui est bien ou mauvais dans leur savoir-faire.
Il faut toutefois comprendre que ces conclusions font suite a quelques visites d'artisans au Nepal. Le commerce equitable est present partout dans les "pays du Sud". C'est tentant, mais nous ne voulons pas generaliser, faute d'avoir vu.

Si vous voulez partager vos experiences a ce sujet, le blog est ouvert !
Nous vous proposons aussi quelques liens relatifs a ces rencontres et au commerce equitable :
ACP, la grosse organisation du message precedent: www.acp.org.np
Women's Skills Development Project: www.wsdp.org.np
L'association nepalaise qui fournit le label Fairtrade au Nepal: www.fairtradegroupnepal.org
Artisans du monde, federation d'associations francaises: www.artisansdumonde.org
(Au moment ou nous mettons en ligne, les liens nepalais ne fonctionnent pas, mais les adresses sont correctes..., magie du Nepal imprevisible)

Et un oubli, celui de Machhapuchhre Flying Bird Natural Coffee, site realise et offert a la famille par un visiteur hollandais: www.nepaliorganiccoffee.com

Vision insolite : magasin de vendeurs indiens de bagues en toc, installes sur un rikshaw a la sono criarde. C'est pas cher, "das roupia only" - 10 npr - et ca cree un sacre attroupement.




Comme on a bien travaille, on s'offre 3 jours de vacances au parc national de Bardia au frais du comite de soutien 74 - merci a vous !!! Nous devons y faire la connaissance des elephants sauvages, des rhinoceros unicorne ou encore, et entre autre, du tigre du Bengale. Pour mettre toutes les chances de notre cote de les croiser, nous decidons, avec Marta et Edo, deux catalans plus que sympathiques, de faire plusieurs activites qui nous coutent ce que nous depensons habituellement en deux semaines de voyage.

Marta et Edo, voyageant a cheval pendant un mois et demi et chantant a notre demande des chansons au coin du feu.

Nous commencons par ...

... une descente en rafting sur une riviere tres calme et avec un niveau tres bas, ...

... suivi d'un campement illegal au sein du parc, pres de 4 passages de traversee d'animaux.

Nous observons quantite d'oiseaux, martins-pecheurs, cigognes, cormorans indiens, tadornes...


Mais aucune grosse bestiole ne daigne pointer le bout de son museau ou de sa trompe.
Le lendemain, nous passons la journee entiere dans la jungle, a marcher a travers...

... les hautes herbes, elephant grass ...
... ou bien dans la foret,

et a nous poster aux endroits strategiques.

Nous sommes admiratifs :

des singes a longue queue et a la tete noire cerclee de blanc,

d'un pithon enorme,
d'un crocodile au sourire gourmant, mais dormant a point ferme,

des perroquets verts, d'un pic vert orange,

ou encore d'une famille de loutres a l'appetit feroce.


Les seuls elephants que nous croisons sont domestiques, mais on se plait a les observer !

Quant aux biches -3 varietes-, on ne les compte plus tellement elles sont nombreuses... Nous les avons d'ailleurs affublees du mignon sobriquet de "fucking deers" car a chaque bruit qu'elles faisaient dans les hautes herbes ou dans la foret, elles nous donnaient l'espoir puis la deception de la presence d'un de ces grands mammiferes.

"- Chut, what is this ?
- ...
- oh, a fucking deer !"

Une chose est sure, au vu des traces que nous suivons, notre frayeur aurait ete aussi grande que notre excitation de tomber nez a nez avec un rhino ou un tigre !!!

Le tigre du Bengale est passe par ici...
... et l'elephant repassera par la !!!

Ainsi s'achevent nos trois mois au Nepal. C'est le pays au temps de trajet le plus long, au moins 6 heures pour parcourir 200 km! Mais c'est aussi le pays, malgre sa petite superficie, a l'incroyable diversite d'ethnies, de cultures, de visages, de paysages, de faune et de flore... Diversite de tout, sauf d'habitude alimentaire car le dal bhat y est roi partout !!!

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Posté par Camille et Julien à 17:31   Lire les 3 commentaires