VoyaGe CuRe-yeuX

Voyager : une curieuse idée ? Non, une curiosité !

Suivez nos pas sages à travers ces lignes...

Qui qu'on est ?

NoM : Camille et Julien
PayS : France

Nous remercions vivement:
Elo et Mokë (GMCrew) pour votre illustration,
Alex (www.alex-athome.net) pour ta place sur la toile,
Camille (www.yagraph.org) pour ton aide technique.
Où qu'on va ?

Voici une carte de notre itinéraire prévisionnel:



Un matin...

- Hé Ju, réveilles-toi. C'est enfin l'heure du départ.
- Hmmm... Tu m'fais l'coup tous les matins, Cam !
- Oui, mais là, c'est la bonne ! Allez, on a dit au revoir à la famille, aux copains, on a casé les meubles et la bagnole, reste plus que le sac. t'en es où ?
- Ben je crois que c'est bon: j'ai réparti la tente, on a lavé nos 3 slips, on a les maillots de bain, les gants et les bonnets. Par contre, je retrouve pas mon passeport...
- Ah non, Julien ! Tu vas pas commencer ?!
- Bon ok, c'était du mauvais humour... Et les visas ? t'as regardé la boîte aux lettres ?
- Non, on le f'ra en partant, on passe devant. Et toi, t'es sûr de vouloir prendre ta gratte ? Je te préviens, je ne te la porte pas !
- Roh, c'est pas si encombrant... Regarde, j'ai même une petite place pour les chaussons de grimpe !
Allez monte, on prend la route !
dimanche 15 novembre 2009
Ce que c'est bon, la liberte d'expression !
Depuis Kathmandu, nous remontons dans le temps pour enfin vous narrer ce qui a occupe nos dernieres journees et semaines. Comme vous pouvez vous y attendre, c'est aussi long que notre silence! Pourtant le tri qui a ete fait dans tout ce que nous pouvons raconter a ete laborieux... Ne vous laissez pas impressionner par la quantite, de la meme maniere que nous n'avons pas eu peur de partir malgre la distance a parcourir... Il vous faudra surement plusieurs lectures pour arriver au bout, mais il nous faudra encore plus surement plusieurs mois ou annees pour ingerer, digerer et peut-etre comprendre tout ce que nous vivons.

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DeRNieReS PeNSeeS MoNGoLeS

Le depart vers la Chine approche et nous faisons un bilan de notre sejour mongol. Ce mois et demi n'a pas ete de tout repos. De maniere tres concrete, la nourriture n'est pas mauvaise mais si peu variee, le froid nous a eprouve assez durement et les transports ont maltraite notre budget et notre dos !

Mais nous avons ete soumis a une realite inattendue : nous entretenons en France (et peut-etre en occident?), un imaginaire tres fort sur la Mongolie, terre sauvage de liberte... On y trouve en effet de grands espaces infinis, des paysages a couper le souffle et une hospitalite relativement chaleureuse dans les yourtes. Il y a un reel depaysement.

Mais il est tres difficile de partager ou de comprendre "la vie nomade", que ce soit en voyageant de maniere individuelle ou par agence. . D'autant que la-dite "vie nomade" semble etre sur le declin. Les familles viennent s'installer dans les quartiers de ger pres de Ulan Bataar ou des capitales d'aimag, pensant y trouver une vie plus facile. Mais c'est le chomage qui les guette et l'alcoolisme qui les attend...

Enfin, s'ajoute a cela une mauvaise gestion de l'essor touristique livrant le pays aux agences privees etrangeres dont les revenus ne restent pas entierement sur le territoire et faussant les relations entre locaux et etrangers. Il en est de meme pour la gestion economique de ce pays aux richesses enormes : pour exemple, le Canada vient de signer un contrat avec le gouvernement mongol (tres corrompu) pour extraire des reserves de minerai tres importantes. Ce dernier garde 30 pourcent de la valeur et plutot que de l'investir dans des infrastructures educatives, sanitaires ou autres, decide de le reverser sous forme de rente a la population. Quelle vision a long terme motive ce choix politique?

De Ulan Bataar a Beijing

Nous montons donc dans le train pour Beijing, heureux et soulages, mais avec un leger sentiment de frustration car nous pensons quand meme que le "reve mongol" est encore possible...

Le trajet de 30 heures en transmongolien est agreable et confortable. Pour la premiere fois, nous sommes dans un compartiment de seulement 4 couchettes... et nous ne sommes que deux ! De nombreux voyageurs prennent le meme chemin et on se retrouve rapidement avec une bonne bande de francais et une irlandaise. On boit le the dans le compartiments des uns, et on va manger dans celui des autres.

A gauche, Nico et Romain et a droite, Mitch et Shivan

Ce train a une particularite technique : a la frontiere, il faut changer les roues ! Et oui, les russes ont eu la bonne idee de ne pas construire des rails de la meme largeur que tout le monde ! Le dispositif chinois nous impressionne beaucoup. Ils soulevent toutes les voitures et changent les essieux. Tout notre wagon assiste au spectacle dans le couloir et l'ambiance est detendue, aidee par une bonne poire de la Yaute ramenee par Mitch, un ancien saisonnier de Val d'Isere rencontre par Julien 5 annes plus tot !!! Quand on dit que le monde est petit...


BeiJiNG

Nous abordons la culture chinoise avec des yeux grands ouverts, des oreilles a l'affut des sonorites de cette langue particuliere et des papilles heureuses de regouter a la variete des saveurs. Nous plongeons dans un autre monde et retrouvons cette sensation agreable d'avoir tout a decouvrir...

www.littlecountry.net/kametju/blog/SHoPPeKiN.mp3

Le choix est vaste...


... mais difficile a dechiffrer !!!!

A ce stade du voyage, l'indecision est totale : nous avons 3 semaines pour rallier le Nepal et nous butons sur le probleme de la traversee du Tibet, seule route terrestre pour rejoinde Kathmandu. Le gouvernement chinois interdit le voyage individuel dans cette partie du pays, particulierement depuis des emeutes a Lhassa en mars 2008. Le principe est simple : il faut un permis pour entrer au Tibet et aller a Lhassa, et un second pour se deplacer dans les differentes regions du Tibet. Seules les agences de voyage ont le droit de les demander aux autorites chinoises en les incluant dans des tours organises... Pour le second permis, il faut au minimum louer un "land cruiser" avec son chauffeur ET un guide. Les premiers prix commencent a 40-50 euros la journee par personne ! Pour nous, il serait plus facile et moins onereux de deroger a notre regle et de prendre un avion Chine-Nepal, sans passer par le "mythique" Tibet.

Toutefois, Romain et Nico, cyclistes francais rencontres au milieu de la steppe mongole, doivent s'y rendre. On part donc ensemble a la peche aux informations, en sachant que certains voyageurs ont reussi a passer. Une nouvelle fois, le choix de l'itineraire va se faire de lui-meme grace a un billet de train Pekin-Lhassa que l'on obtient sans permis a un guichet ressemblant plus a un kiosque de vente de billets de loterie et sortant de nulle part dans un hall d'immeuble tout neuf.

Il nous reste 3 jours avant le depart, le temps de faire, tous les 4, les vrais touristes a Pekin!
Nous faisons le tour de la place Tian'anmen en pensant a son histoire tragique.

Mao est toujours autant present et venere. Mais aucun cours d'histoire chinois ne parle aux jeunes des atrocites de son temps...

Puis nous visitons la cite interdite au milieu de milliers de chinois dont la casquette est de la meme couleur que le drapeau du guide qu'ils suivent. Ca nous gache le plaisir de nous balader peinard dans ce site riche en histoire, immense et impressionnant. Avez-vous deja fait la queue au milieu d'une foule de chinois? C'est digne d'un bon pogo lors d'un concert de hardcore! Et surtout, mefiez-vous des vieux!!!

Le seul interet est de rehausser en couleurs le site !

L'art dynamique et repandu de la photographie en Chine...

En plus d'etre peuple de milliard de chinois, le pays compte des millions de petits personnages et monstres qui representent la noblesse de la demeure et la surveillent.

Enfin, decides a braver les interdits chinois, nous partons marcher 2 jours sur la grande muraille de Chine avec bivouac (strictement interdit) et fraude de la sortie. Car sur ce troncon, on paye pour entrer et pour sortir !

C'est majestueux et epoustoufflant.



 Et en plus, ils sont fiers de leurs aneries...

Au reveil, l'ambiance est fantomatique... On se croirait dans un mauvais film de zombies !

PeKiN-LHaSSa

Le 29 octobre 2009, vers 20h30, nous nous rendons a la gare ouest de Pekin, ou nous devons retrouver Nico, Romain et leurs velos emballes dans des cartons, histoire d'etre discrets... La blague ! 4 francais dont 3 barbus dans une foule de gens qui ont les yeux brides et pas un poil sur le caillou!

L'adrenaline monte et, ne voyant pas les gars, on se dirige d'un air detendu et en regle vers l'entree principale. On choisit la file ou le monsieur en uniforme au bout ne semble pas preter une grande attention au ticket qu'on lui presente et il s'avere qu'il suffit d'en avoir un pour penetrer dans le batiment. Nous sommes excites d'etre la et on en oublie de chercher les copains ! L'orientation est facile car tout est traduit en anglais. Nous devons entrer dans une salle d'attente qui dessert 4 voies. C'est la que se tient le controleur qui poinconne le billet. Pour le coup, c'est le passage decisif et on affirme notre allure determinee, mais sereine... Un petit echange de regard nous laisse une seconde de suspense... Et ca passe comme une lettre a la poste! Dix minutes plus tard, les gars nous rejoignent. On leur file un coup de main pour tout transporter. Un dernier uniforme nous fait douter, mais il s'enquiert juste de savoir si nous entrons dans le bon wagon. C'est bonde, il ya plus de billets vendus que de places assises. Caser tout notre bazar releve du casse-tete... chinois!

C'est parti pour 48 heures en siege non inclinable... La premiere nuit est d'un inconfort total, mais tout rentre dans l'ordre au premier arret au matin. On peut se detendre, nous sommes en route pour Lhassa, dans le plus haut train du monde circulant sur un plateau a plus de 4 000 metres et franchissant un col au-dela des 5 000 metres !

Et pour tuer le temps, nous nous sommes munis d'un jeu de cartes!
www.littlecountry.net/kametju/blog/BJGLaSa.mp3

 Ok, notre chambre est un peu en bazar !

La deuxieme nuit n'est guere mieux que la precedente, mais on se sent glisser vers une culture dont on ne connait rien mais si intriguante au vu des visages et des tenues vestimentaires des gens qui peuplent maintenant le train... La derniere etape est de passer a travers les verifications a l'arrivee... Il n'y en a pas ! Au final, ca a ete d'une facilite deconcertante, presque louche... Nous n'en sommes que plus excites : NOUS SOMMES AU TIBET !!!!

 
Remontage des velos sous bonne garde ! La discretion est assuree !!!

LHaSSa

Notre premiere image a la sortie de la gare, ce sont tous ces visages a la peau tanee par le soleil et les couleurs que les tibetains portent. Les hommes ont les cheveux longs et les femmes deux tresses interminables qui se rejoignent au bas du dos. Bizarrement, tout cela nous evoque l'Amerique Latine !

Quand le bus nous depose dans le centre de Lhassa, nous sommes assaillis par les grands magasins aux marques connues et/ou vendant de l'electromenager et autres produits de consommation. Ce serait donc ca le Tibet chinois ??? Un tel contraste avec les gens croises quelques minutes plus tot !!!

Autre choc, la presence militaire et policiere a chaque coin de rue... On ressent de suite l'emprise de la Chine sur cette region.


Meme les soldats tombent sous le charme du tourisme au Tibet !
 
En cherchant un hotel, nous nous heurtons au premier probleme du "non-permis", car on nous demande ce fameux papier ! Mais apres 3 tentatives et du blabla, on trouve un dortoir bruyant avec Romain et Nico.
A partir du lendemain, le depaysement depasse tout entendement lors de la decouverte du Lhassa tibetain. Ce matin-la, ainsi que les 3 suivants, nous nous melons a la foule de pelerins tournant autour du temple Jokhang : moulins a priere, murmures des priants, prosternation... Une telle ferveur nous hypnotise. Nous pourrions rester la pendant des heures, avec des frissons dans le dos, a regarder et ecouter.



On occupe nos journees a nous balader dans ces ruelles vivantes, a visiter le Potala -immense et massif palai des Dalai Lama, lieu de la religion et de la politique a l'epoque-...


Ce drapeau chinois flottant au-dessus du Potala est tout le symbole de l'etouffement de la culture tibetaine par la Chine.

Mais il est possible qu'on ne puisse rien faire contre la ferveur des pelerins.


...a emprunter les impasses pour tomber sur des petits temples caches dans des cours ou des scenes de vie touchantes...

 Quelques objets traditionnels du bouddhisme



Un jour, nous louons des velos pour partir bivouaquer dans un hermitage au-dessus du monastere Drepung. Mais nous butons sur un policier en civil accompagne d'un moine anglophone. Il nous faut montrer pate blanche ! La chaine et le derailleur de Romain abondent dans ce sens en cassant net.

 Face a l'adversite, nous gardons le sourire !

Ce jeu commence a nous amuser, malgre le fait qu'on ne puisse faire que tres peu de visite.
Apres quelques recherches aupres d'agences de voyage et discussions avec des locaux, nous decidons finalement de tenter notre chance en traversant le Tibet sans permis. Nous ne craignons rien en tant qu'etranger. En revanche, ce sont les conducteurs de bus ou voitures qui courent des risques en aidant des voyageurs comme nous. Ceci nous fait reflechir a un autre moyen de nous deplacer : et si on achetait une moto-tricycle avec remorque? Toutefois, cette idee saugrenue engendre d'autres soucis de papiers et de revente a la frontiere. Et comme nous arrivons a acheter un ticket de bus, plus besoin d'hesiter !

La TRaVeRSee Du TiBeT

Nos chemins se separent avec les cyclos, et nous voila partis sur les routes tibetaines... Nous faisons un premier arret rapide a Gyantse apres un passage de col -en bus- a plus de 5 000 metres et une vue splendide sur le lac Yamdroktso.


Puis nous retrouvons notre sac a dos bien trop lourd et notre maison montable pour une rando de quelques jours de monastere en monastere. Nous voila baignes dans la culture tibetaine et il n'y a pas de mot pour definir ce que nous vivons-la. Nous faisons connaissance avec un peuple tres accueillant et curieux, genereux et travailleur. Il fait un temps splendide et couple a leurs sourires radieux, notre moral est aussi haut que le plateau tibetain !

A chaque jour son monastere. A Shalu Gompa, nous discutons avec un moine anglophone et assistons -et participons- a une danse chantee pour celebrer les morts.


Cette seance photo est a l'initiative des moines eux-memes ! Avant d'etre moines, ils sont jeunes, humains et curieux !



Il y a enormement d'activites dans les champs et beaucoup de parcelles cultivees

 Derriere nous, le village de Shalu.

Le soir, nous dormons au col, a 4 200 metres, sur une langue de terre.

 Paysage extra-terrestre...

Le lendemain, c'est un grosse journee de marche qui nous attend, avec l'ascension d'un second col a 4550 metres. On doit bien avouer qu'avec nos gros sacs et l'altitude, on ne fait pas les malins ! Mais quelle bonne surprise de voir le monastere Noro en contrebas de l'autre cote...


Cette vue sur le monatere nous a pousse a la meditation !

C'est la que nous passons la nuit. Nous assistons aux joutes theologiques ainsi qu'au cours de religion bouddhiste du lendemain matin. Le principe des joutes est que les plus anciens, assis, questionnent les plus jeunes qui tapent dans les mains a la fin de leur reponse.


www.littlecountry.net/kametju/blog/TiBeTJouTeS.mp3

La sonnerie annoncant le debut de la classe:

www.littlecountry.net/kametju/blog/TiBeTGoNG.mp3


La salle de classe. Les eleves se dechaussent avant d'entrer et on peut mesurer a quel point ils aiment leur confort !!!

Le troisieme jour, nous redescendons dans la vallee jusqu'a Nartang. Dans ce monastere, une nouveaute nous attend... C'est dingue comme il peut se passer des choses differentes selon les lieux de culte ! Aujourd'hui est un jour special de celebration, on n'en sait malheureusement pas plus. Mais pour l'occasion, les moines se vetissent d'une drole de parure et donnent un veritable spectacle  aux touristes-pelerins que nous sommes au milieu des veritables pelerins.

 c'est tres ritualise, mais nous n'y "entendons" rien!

www.littlecountry.net/kametju/blog/TiBeTPRieReSPeC.mp3

 La musique est tres presente.

 Un symbole visible partout dans le pays, sur les maisons, les meubles, mais qui est malheureusement associe dorenavant a une bien triste histoire dans notre monde occidental. Il semble avoir ici une signification tres forte.

De ce village au bord de la "friendship highway", nous faisons du stop pour nous retrouver dans un autre petit village sur la route de Phuntsoling Gomba. Nous faisons la connaissance d'une famille d'une gentillesse incroyable qui nous offre le the et des "pop-orge". Il s'avere que le patriarche, d'un certain age, etait moine et qu'il a reussi a sauvegarder de la destruction des temples, lors de la revolution culturelle chinoise, tout un tas d'objets religieux, creant ainsi chez lui une petite chapelle. Il a meme une photo du Dalai Lama actuel, ce qui est strictement interdit au Tibet. Quel plaisir et honneur de rencontrer ce resistant !!

Enfin, nous arrivons au monastere de Phuntsoling apres de bonnes heures de marche dans la vallee, dont deux en compagnie de deux jeunes de 14 et 16 ans menant une charette remplie d'orge, et de nos sacs a dos, tiree par un cheval.


www.littlecountry.net/kametju/blog/TiBeTCHaRReTTe1.mp3
www.littlecountry.net/kametju/blog/TiBeTCHaRReTTe2.mp3

Et que pouvions-nous observer en chemin dans les champs alentours?

Des ... GRUES !!!

Le premier qui identifie l'espece de ces grues gagnera une soiree et nuit depaysante et a theme dans notre futur chez-nous !

On a tellement aime dormir en monastere qu'on renouvelle l'experience ici. Cette fois-ci, notre chambre est carrement luxueuse !



Nous sommes dans un site etonnant : ce monastere, ancien et peu renove, se situe au pied d'une dune de sable a plus de 4 000 metres d'altitude...



Les moines y logent dans des maisonnettes, creant un reseau d'etoites ruelles ressemblant aux rues de Lhassa.



 Temple principal dans lequel se font les prieres et chants du matin.

www.littlecountry.net/kametju/blog/TiBeTPRieRe.mp3

Nous soupconnons que les gens nous aient pris pour des pelerins. Ils ne voient certainement pas souvent des touristes marcher seuls et encore moins avec des gros sacs! Ca nous a valu un accueil superbe de la part des civils et des moines. Peut-etre sont-ils tout simplement ainsi avec tout le monde, mais cette idee nous seduit et prolonge un peu notre reve eveille...

Les monasteres sont reellement differents les uns des autres. Les plus proches de la grande route goudronnee touchent de l'argent du gouvernement chinois pour les renovations. Ce qui est tres habile de la part des autorites car sous couvert d'aide a la perenite de la culture et religion tibetaine, ils developpent ainsi le tourisme et la transformation en musee de ce patrimoine ancestral si vivant. Et que penser de l'action de cette presence chinoise quand on observe tout cela, mais que l'on trouve l'electrcite dans toutes les villes ou que l'on parcourt plusieurs centaines de kilometres en quelques heures. A quoi ressemblait le tibet d'avant la Chine avec les religieux, les riches et leurs esclaves? Lorsque qu'un bebe naissait, la mere esclave allait l'enregistrer au pres de son maitre pour qu'il devienne lui-meme esclave de ce proprietaire...
Sous certains aspect, l'invasion chinoise n'est-elle reellement une liberation du peuple tibetain comme Mao l'a presente ?

La fin de notre sejour a sonne, il nous faut maintenant rejoindre au plus vite la frontiere. Un coup de stop jusqu'a Lhatse ou nous dormons en attendant le bus local qui devrait passer le lendemain matin. Nous allons le guetter, en temps voulu, le long de la route lorsqu'un bus s'arrete. Et zut, c'est un groupe de touristes tcheques et slovaques !

www.littlecountry.net/kametju/blog/TiBeTSLoVaK.mp3

Mais un groupe pas comme les autres. Marek, le guide slovaque, jeune voyageur au long cours, Dhondup, le guide tibetain tout aussi jeune et le chauffeur acceptent, quand on leur annonce que l'on n'a pas de permis, de courir le risque pour nous aider a passer les controles. Notre bonne etoile continue a veiller sur nous, car c'est une chance incroyable que nous avons la...

Effectivement, c'est la portion la plus surveillee qu'il nous reste a parcourir...
Le premier checkpoint est une simple formalite: Dhondup y annonce notre destination.
Le second est plus serieux. Mais nous beneficions de l'aide d'un ami militaire de Dhondup : au lieu de monter dans le bus pour compter et verifier les passeports, nous descendons tous. Nous faisons ainsi demi-tour et nous nous melons aux premiers touristes controles pour remonter dans le car, ni vus,  ni connus. Alors que nous remercions chaudement le guide tibetain, il nous passe les consignes pour la suite : nous n'avons jamais pris ce bus ! Le chauffeur risque des "persecutions" -terme utilise en anglais dans le texte-.
Le troisieme, bien connu de Dhondup qui y passe regulierement, ressemble au premier: il n'y a pas de verifications. Ouf ! Ca, c'est fait ! Quelle solidarite !

Ce n'est pas une bonne etoile, mais une galaxie complete qui veille sur nous ! On a une grande pensee pour Romain et Nico qui nous suivent a velo...

On profite pleinement de ce voyage en compagnie des theques et slovaques buveurs de schnaps a toute heure de la journee. On met plus de temps pour atteindre la frontiere mais les pauses photos sont appreciables !


On se prete a leur jeu, celui de courir un 100 metres au col a 5 200 metres d'altitude. Et on se defend plutot bien !

 Nous leur raflons tous les tee-shirts a gagner !


La route, qui s'enfonce dans une longue et etroite gorge avant Zanghmu, est impressionnante et nous atteignons les dernieres portions en cours de construction. Nous n'avons malheureusement pas de photos pour vous montrer les conditions de travail et de vie des ouvriers qui dorment dans des tentes de baches le long de la chaussee, a quelques centimetre du ravin et dans un climat ou la pluie est quasi quotidienne. Zhangmu, ville frontaliere, ressemble a une rue de plusieurs kilometres, dont la circulation est extremement difficile, du aux files interminables de camion barioles gares le long des deux trottoirs. Il faut avoir un sang-froid a toute epreuve pour conduire un car ici !

Le vendredi 13 novembre est le grand jour du passage de la frontiere, derniere difficulte. Il y a plusieurs groupes d'etrangers et tous sont accompagnes de leur guide tibetain, tenant des liasses de documents. Quelle sensation troublante d'etre la tous les deux avec nos simples passeports. On a le trac, mais on s'est prepare : les cartes de photos derangeantes sont cachees dans les chaussettes sales et qui repousseraient meme le chien des douaniers, l'enregistreur au fond du sac et notre bagoud est pret !

Entree en scene !

Il y a trois niveaux de controle. Le service sanitaire et la douane nous demandent ou est notre guide mais nous laissent passer lorsque l'on dit qu'on a eu des problemes avec.

Reste l'immigration. On s'y presente.

"Where is your guide?"
- He left us yesterday
"Give me your travel permit"
- The guide has got it...

L'agent appelle le monsieur aux 3 etoiles sur les epaulettes. Pas commode, il ne veut rien savoir, il faut contacter notre guide, ce n'est pas sa faute... C'est une sorte de mur qui ne nous regarde pas quand on lui parle. On se heurte a deux reprises a cela. Les tcheques et slovaques, assistant a la scene, nous gratifient de clins d'oeil et de sourires encourageant. A la troisieme tentative, on sort le grand jeu !!!

- Ecoutez, on a eu de gros problemes avec Tsongpai, notre guide. Je me suis battu avec lui.

A cet instant, l'officier leve enfin les yeux sur nous et nous regarde d'un air interrogateur.

-Il buvait et a essaye de toucher ma femme, nous lui avons donc dit de nous conduire au plus vite a la frontiere. On a ecourte notre sejour a cause de lui ! Je pense qu'il a fait expres de partir avec nos permis, pour nous causer des problemes aujourd'hui car il en avait contre nous."

C'est gros et l'officier n'en revient pas. Il prend nos passeports et les donne au guichet. Le temps de l'enregistrement de notre sortie du territoire, nous avons envie de crier de joie et le fou rire nous guette... On echange des clins d'oeil avec Dhondup qui semble content pour nous. Pourrons-nous un jour le remercier?

A l'exterieur, nos "supporters" nous congratulent. Marek nous voit comme un signe du ciel. Il a eu la preuve devant les yeux qu'il est possible de traverser le Tibet sans permis, projet qu'il a l'intention de realiser. Un pont enjambe la riviere, une ligne rouge au milieu marque la frontiere. Nous prenons le temps de faire ce pas, de quitter le Tibet oppresse, pour l'autre rive nepalaise...

Pour finir sur le Tibet, voici quelques images et instants de leur vie quotidienne :

www.littlecountry.net/kametju/blog/TiBeTMuSiC.mp3

Dans la serie beaute :

 

Dans la serie comment vivre avec la nature :

Cuisiniere solaire tres efficace et repandue !


Ici, les bouses sechent contre les murs, appliquees a la main, et non sur le sol comme en Mongolie.

Dans la serie alimentation :

Beaucoup de culture a l'ancienne...

... qui donne la tsampa, farine d'orge.

L'aRRiVee au NePaL

Quel changement ! De l'autre cote de la riviere, plus rien ne ressemble au Tibet ni a la Chine. Les visages, la salete encore plus presente, les camions Tata decores et leurs chauffeurs joueurs de klaxon, les tenues vestimentaires, les marques sur le front pour differencier les castes, la vegetation verdoyante et abondante... Nous sommes reellement dans un autre pays !

www.littlecountry.net/kametju/blog/NePaLBuS.mp3

A Kathmandu, nous sommes etourdis par le bruit des moteurs, des klaxons, des gens, ainsi que par le monde peuplant les rues. Il y a beaucoup de touristes dans le quartier de Thamel, et beaucoup de francais. Comme ca fait bizarre de se retrouver au milieu de tout ce brouhaha !
Perrine et Fabien nous ont rejoint, des amis gapenco-savoyard avec qui nous allons partir randonner pendant 3 semaines dans la vallee du Khumbu. Des retrouvailles pleines d'excitations et de joie, voila nos premieres ganaches connues depuis si longtemps ! Ils amenent avec eux un peu de chez nous, a travers les nouvelles des copains mais aussi des lettres de la famille et du ravitaillement franchouillard... Nous saurons apprecier tout cela a leur juste valeur et sur la longueur pour faire durer le plaisir !!! Merci a tous pour ces gestes touchant...

Et pour continuer dans le sentimental, nous avons retrouve un couple d'amis des parents de Camille qui reviennent de trek et avec qui nous passons une agreable soiree.C'est si bon !

Avec Rene, Raymonde, Perrine et Fabien

Chaque nouveau lieu decouvert ou personne rencontree le long de ce voyage nous parait encore plus beau et plus fantastique que les precedents. Nous pensons avoir atteint un must au Tibet, mais il se peut que l'on grimpe encore d'un echelon pendant le mois qui arrive. Y a-t-il un niveau maximal sur l'echelle de la curiosite, du plaisir de decouvrir ?

Libellés :

Posté par Camille et Julien à 12:00   Lire les 17 commentaires