www.littlecountry.net/kametju/blog/TiBeTPRieRe.mp3Nous soupconnons que les gens nous aient pris pour des pelerins. Ils ne voient certainement pas souvent des touristes marcher seuls et encore moins avec des gros sacs! Ca nous a valu un accueil superbe de la part des civils et des moines. Peut-etre sont-ils tout simplement ainsi avec tout le monde, mais cette idee nous seduit et prolonge un peu notre reve eveille...
Les monasteres sont reellement differents les uns des autres. Les plus proches de la grande route goudronnee touchent de l'argent du gouvernement chinois pour les renovations. Ce qui est tres habile de la part des autorites car sous couvert d'aide a la perenite de la culture et religion tibetaine, ils developpent ainsi le tourisme et la transformation en musee de ce patrimoine ancestral si vivant. Et que penser de l'action de cette presence chinoise quand on observe tout cela, mais que l'on trouve l'electrcite dans toutes les villes ou que l'on parcourt plusieurs centaines de kilometres en quelques heures. A quoi ressemblait le tibet d'avant la Chine avec les religieux, les riches et leurs esclaves? Lorsque qu'un bebe naissait, la mere esclave allait l'enregistrer au pres de son maitre pour qu'il devienne lui-meme esclave de ce proprietaire...
Sous certains aspect, l'invasion chinoise n'est-elle reellement une liberation du peuple tibetain comme Mao l'a presente ?
La fin de notre sejour a sonne, il nous faut maintenant rejoindre au plus vite la frontiere. Un coup de stop jusqu'a Lhatse ou nous dormons en attendant le bus local qui devrait passer le lendemain matin. Nous allons le guetter, en temps voulu, le long de la route lorsqu'un bus s'arrete. Et zut, c'est un groupe de touristes tcheques et slovaques !
www.littlecountry.net/kametju/blog/TiBeTSLoVaK.mp3Mais un groupe pas comme les autres. Marek, le guide slovaque, jeune voyageur au long cours, Dhondup, le guide tibetain tout aussi jeune et le chauffeur acceptent, quand on leur annonce que l'on n'a pas de permis, de courir le risque pour nous aider a passer les controles. Notre bonne etoile continue a veiller sur nous, car c'est une chance incroyable que nous avons la...
Effectivement, c'est la portion la plus surveillee qu'il nous reste a parcourir...
Le premier checkpoint est une simple formalite: Dhondup y annonce notre destination.
Le second est plus serieux. Mais nous beneficions de l'aide d'un ami militaire de Dhondup : au lieu de monter dans le bus pour compter et verifier les passeports, nous descendons tous. Nous faisons ainsi demi-tour et nous nous melons aux premiers touristes controles pour remonter dans le car, ni vus, ni connus. Alors que nous remercions chaudement le guide tibetain, il nous passe les consignes pour la suite : nous n'avons jamais pris ce bus ! Le chauffeur risque des "persecutions" -terme utilise en anglais dans le texte-.
Le troisieme, bien connu de Dhondup qui y passe regulierement, ressemble au premier: il n'y a pas de verifications. Ouf ! Ca, c'est fait ! Quelle solidarite !
Ce n'est pas une bonne etoile, mais une galaxie complete qui veille sur nous ! On a une grande pensee pour Romain et Nico qui nous suivent a velo...
On profite pleinement de ce voyage en compagnie des theques et slovaques buveurs de schnaps a toute heure de la journee. On met plus de temps pour atteindre la frontiere mais les pauses photos sont appreciables !
On se prete a leur jeu, celui de courir un 100 metres au col a 5 200 metres d'altitude. Et on se defend plutot bien !
Nous leur raflons tous les tee-shirts a gagner !
La route, qui s'enfonce dans une longue et etroite gorge avant Zanghmu, est impressionnante et nous atteignons les dernieres portions en cours de construction. Nous n'avons malheureusement pas de photos pour vous montrer les conditions de travail et de vie des ouvriers qui dorment dans des tentes de baches le long de la chaussee, a quelques centimetre du ravin et dans un climat ou la pluie est quasi quotidienne. Zhangmu, ville frontaliere, ressemble a une rue de plusieurs kilometres, dont la circulation est extremement difficile, du aux files interminables de camion barioles gares le long des deux trottoirs. Il faut avoir un sang-froid a toute epreuve pour conduire un car ici !
Le vendredi 13 novembre est le grand jour du passage de la frontiere, derniere difficulte. Il y a plusieurs groupes d'etrangers et tous sont accompagnes de leur guide tibetain, tenant des liasses de documents. Quelle sensation troublante d'etre la tous les deux avec nos simples passeports. On a le trac, mais on s'est prepare : les cartes de photos derangeantes sont cachees dans les chaussettes sales et qui repousseraient meme le chien des douaniers, l'enregistreur au fond du sac et notre bagoud est pret !
Entree en scene !
Il y a trois niveaux de controle. Le service sanitaire et la douane nous demandent ou est notre guide mais nous laissent passer lorsque l'on dit qu'on a eu des problemes avec.
Reste l'immigration. On s'y presente.
"Where is your guide?"
- He left us yesterday
"Give me your travel permit"
- The guide has got it...
L'agent appelle le monsieur aux 3 etoiles sur les epaulettes. Pas commode, il ne veut rien savoir, il faut contacter notre guide, ce n'est pas sa faute... C'est une sorte de mur qui ne nous regarde pas quand on lui parle. On se heurte a deux reprises a cela. Les tcheques et slovaques, assistant a la scene, nous gratifient de clins d'oeil et de sourires encourageant. A la troisieme tentative, on sort le grand jeu !!!
- Ecoutez, on a eu de gros problemes avec Tsongpai, notre guide. Je me suis battu avec lui.
A cet instant, l'officier leve enfin les yeux sur nous et nous regarde d'un air interrogateur.
-Il buvait et a essaye de toucher ma femme, nous lui avons donc dit de nous conduire au plus vite a la frontiere. On a ecourte notre sejour a cause de lui ! Je pense qu'il a fait expres de partir avec nos permis, pour nous causer des problemes aujourd'hui car il en avait contre nous."
C'est gros et l'officier n'en revient pas. Il prend nos passeports et les donne au guichet. Le temps de l'enregistrement de notre sortie du territoire, nous avons envie de crier de joie et le fou rire nous guette... On echange des clins d'oeil avec Dhondup qui semble content pour nous. Pourrons-nous un jour le remercier?
A l'exterieur, nos "supporters" nous congratulent. Marek nous voit comme un signe du ciel. Il a eu la preuve devant les yeux qu'il est possible de traverser le Tibet sans permis, projet qu'il a l'intention de realiser. Un pont enjambe la riviere, une ligne rouge au milieu marque la frontiere. Nous prenons le temps de faire ce pas, de quitter le Tibet oppresse, pour l'autre rive nepalaise...
Pour finir sur le Tibet, voici quelques images et instants de leur vie quotidienne :
www.littlecountry.net/kametju/blog/TiBeTMuSiC.mp3
Dans la serie beaute :

Dans la serie comment vivre avec la nature :

Cuisiniere solaire tres efficace et repandue !

Ici, les bouses sechent contre les murs, appliquees a la main, et non sur le sol comme en Mongolie.
Dans la serie alimentation :

Beaucoup de culture a l'ancienne...

... qui donne la tsampa, farine d'orge.
L'aRRiVee au NePaLQuel changement ! De l'autre cote de la riviere, plus rien ne ressemble au Tibet ni a la Chine. Les visages, la salete encore plus presente, les camions Tata decores et leurs chauffeurs joueurs de klaxon, les tenues vestimentaires, les marques sur le front pour differencier les castes, la vegetation verdoyante et abondante... Nous sommes reellement dans un autre pays !
www.littlecountry.net/kametju/blog/NePaLBuS.mp3A Kathmandu, nous sommes etourdis par le bruit des moteurs, des klaxons, des gens, ainsi que par le monde peuplant les rues. Il y a beaucoup de touristes dans le quartier de Thamel, et beaucoup de francais. Comme ca fait bizarre de se retrouver au milieu de tout ce brouhaha !
Perrine et Fabien nous ont rejoint, des amis gapenco-savoyard avec qui nous allons partir randonner pendant 3 semaines dans la vallee du Khumbu. Des retrouvailles pleines d'excitations et de joie, voila nos premieres ganaches connues depuis si longtemps ! Ils amenent avec eux un peu de chez nous, a travers les nouvelles des copains mais aussi des lettres de la famille et du ravitaillement franchouillard... Nous saurons apprecier tout cela a leur juste valeur et sur la longueur pour faire durer le plaisir !!! Merci a tous pour ces gestes touchant...
Et pour continuer dans le sentimental, nous avons retrouve un couple d'amis des parents de Camille qui reviennent de trek et avec qui nous passons une agreable soiree.C'est si bon !

Avec Rene, Raymonde, Perrine et Fabien
Chaque nouveau lieu decouvert ou personne rencontree le long de ce voyage nous parait encore plus beau et plus fantastique que les precedents. Nous pensons avoir atteint un must au Tibet, mais il se peut que l'on grimpe encore d'un echelon pendant le mois qui arrive. Y a-t-il un niveau maximal sur l'echelle de la curiosite, du plaisir de decouvrir ?